Il y a un mois, je vous parlais du lancement prévu pour ce 1er novembre d'une liaison aérienne low-cost entre Liège et Casablanca, via Charleroi. Ces derniers jours, le dossier a pris un tour polémique. Le Ministre wallon André Antoine en charge des transports et des aéroports a finalement décidé de s'opposer aux vols en 'sauts de puce' entre Charleroi et Liège (85km) qui doivent précéder l'envol vers Casablanca.
Raison invoquée? Le dommage causé à l'environnement. Pas moins de 33 tonnes de CO2 par semaine seraient en effet déversés dans l'environnement par ces vols selon l'association 'Bruxelles Air Libre'. A l'heure de Kyoto et après avoir récemment vu le film d'Al Gore "Une vérité qui dérange", je pense que l'argument mérite d'être retenu.
La sortie fort médiatique du Ministre Antoine soulève toutefois quelques questions. Primo, dès lors que la Région wallonne et le pouvoir fédéral décident de laisser se développer deux aéroports proches qui ont vocation à assurer le transport de passagers, il ne faut pas s'étonner que des compagnies privées cherchent à les relier. Tout celà était finalement assez prévisible et on ne peut que regretter cette façon de gouverner au pied du mur. Secundo, si la compagnie Jet4you opte pour une liaison via Charleroi, c'est que BSCA (Brussels South Charleroi Airport) n'est pas en mesure de faire décoller des boeing 737-400 tels que ceux utilisés par Jet4you à pleine charge. Il faudrait pour cela une piste d'au moins 3200 mètres pour 2500 actuellement disponibles à Charleroi (voir La Libre Belgique 27/10/06). Quid alors d'une extension de la piste qui aurait par exemple permis d'alterner les vols Casablanca-Liège et Casablanca-Charleroi? Antoine n'en pipe mot. Tertio, Jet4you est loin d'être la seule compagnie à assurer ce genre de liaison. A quand une interdiction équivalente des vols Charter Liège-Ostende?
Ces questions méritent des réponses porteuses de visions à long terme car l'établissement d'une liaison Liège-Casablanca et d'une liaision Charleroi-Casablanca sont importantes à plus d'un titre. L'avenir économique des villes wallonnes comme Liège et Charleroi passe aussi par une meilleure connectivité avec la périphérie immédiate de l'Union européenne, et a fortiori avec l'une des plus grandes villes d'Afrique. Deuxièmement, la population marocaine de Wallonie et de Bruxelles, longtemps considérée comme clientèle captive par la compagnie aérienne nationale marocaine RAM, voit dans le développement de ces compagnies low-cost une formidable opportunité: celle de pouvoir enfin se libérer du piège des tarifs usuraires, du laisser-aller commercial et du mépris qui caractérisent la politique de Royal Air Maroc (Lire notamment ceci).
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