Le troisième Conseil communal des enfants de la ville de Liège a été installé officiellement ce lundi 29 janvier 2007. Ce conseil un peu particulier a pour objectif d'initier les enfants à la vie communale et à l'apprentissage de la démocratie. Il cherche à leur faire percevoir l'importance du dialogue, de l'écoute réciproque et du travail en groupe. Comme leurs aînés, les 48 représentants des enfants, tous âgés de 10 à 12 ans, ont été élus démocratiquement et cela pour une période de deux ans.
Ce qui est fort remarquable dans cette élection, c'est l'extraordinaire diversité qui se dégage du conseil. Il y a tout d'abord plus de filles que de garçons (28/20). Ensuite, tous les quartiers de la ville sont représentés et on peut même observer une progression constante du taux de participation dans les quartiers moins favorisés. Enfin, les patronymes des élus laissent accroire qu'ils sont d'origines extrêmement diverses. Probablement plus de la moitié d'entre eux ont un parent ou un grand parent venu d'ailleurs.
Finalement, la composition du conseil communal des enfants est une photographie de ce que pourrait être la ville au futur, une ville encore plus riche de ses différentes couleurs et sensibilités. Et c'est ce me (ti) ssage qui m'apparaît comme particulièrement important. Je note aussi que dans les textes figurant sur leurs fiches de présentation, les enfants sont nombreux à souhaiter une ville sans racisme.
En cela, leurs préoccupations ne sont pas différentes de celles de nombreux membres du conseil des adultes. Toute la question est de savoir si nous, les actuels mandataires communaux liégeois, seront à la hauteur du défi de ce Liège en devenir. La tâche est énorme et le temps est compté.
PS: La liste complète des nouveaux élus n'est pas encore disponible en ligne, mais pour obtenir néanmoins des infos utiles sur le conseil communal des enfants, vous pouvez cliquer ici
1 commentaire:
Hassan, pardonne-moi l'expression, mais ne ferais-tu pas preuve ici d'un optimisme béat, peut-être consécutif à un récent heureux événement ?
Personnellement, ces conseils 'bidons' m'ont toujours paru être une vaste supercherie marquée du sceau d'un consensualisme acidulé.
Quand j'étais en sixième primaire, parallèlement aux 'vraies' élections qui se tenaient cette année-là, mon école avait décidé d'organiser les 'élections de l'école'. Avec quelques amis, nous avions ainsi créé le Parti Réformateur du Sport et de la Culture (PRSC), et nous avions fait campagne sur des thèmes démagogues et racolleurs, comme la vente de chips pendant les récréations, ou la possibilités d'aller rechercher sur les toits de l'école les ballons de football qui y atterrissaient. Pour nous assurer la victoire, nous avions aussi enrôlé le play-boy de la classe, pour qui toutes les filles allaient forcément voter. Et de surcroît, nous avions l'appui inconditionnel des médias, puisque nous étions les principaux rédacteurs du 'Cri de la Nature', le petit journal de l'école que nous éditions.
Nous avons évidemment remporté une victoire facile et sans appel, et j'ai été désigné 'premier ministre de l'école'. C'est là que les ennuis ont commencé. Le parti adverse, le Parti du Sport, de la Détente et de la Propreté (PSDP), était clairement le favori des enseignants, avec son programme élaboré et neu-neu d'alimentation saine, de propreté dans les cours de récréation, d'entraide pour les devoirs, et gna gna gna. Immédiatement après ma désignation comme premier ministre, je fus forcé d'accepter dans mon gouvernement des membres du PSDP. J'eus beau arguer que nous étions en majorité absolue, les enseignants me forcèrent à former un gouvernement de coalition. Plus grave encore, ils m'empêchèrent d'appliquer mon programme, et voulurent me contraindre à appliquer le programme de l'adversaire ! Ecoeuré par ce simulacre de démocratie, je démissionnai après une semaine.
En lisant les fiches de présentation de nos jeunes élus, et le descriptif de leurs travaux (ô combien dispendieux et controversés ! Nettoyages des plaines de jeux, visites aux personnes âgées...), il me semble que l'on se trouve plutôt dans l'apprentissage de la soumission à l'autorité que dans celui de la démocratie - mais je sais que les cyniques établiront une équivalence entre les deux termes. Aucun élu ne propose davantage de jours de congé, ni la suppression des examens, l'introduction de la Playstation dans les classes ou le remplacement des cours de math par des visionnages de la 'Star Academy'... Sérieusement, qui espère-t-on leurrer ?
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