28 décembre 2008

Liège, capitale européenne de la culture en 2015? Réponse à Nicolas Ancion

[Voir mon post précédent et les réactions qu'il a suscité. Le texte qui suit est ma réponse à la réaction de Nicolas Ancion. (Voir ici). Afin de vous offrir un plus grand confort de lecture, je ne l'ai pas publiée en tant que commentaire du post précédent mais comme un nouveau sujet à part entière. Bonne lecture]


Cher Nicolas Ancion,


Merci pour votre réaction concernant mon post au sujet du dossier Liège 2015 et de la capitale européenne de la culture. Vous m’interpellez sur une série de points précis. J’y réponds volontiers. Même si je partage un grand nombre de vos appréciations, je constate, à vous lire, que je dois effectivement procéder à quelques clarifications. J’en profiterai aussi pour poursuivre le débat sur quelques points complémentaires.


Avant de tenter de vous répondre, je dois préciser que je me suis exprimé, et que je continue à le faire ici, à titre tout à fait personnel. Je le fais d’initiative, donc sans avoir été mandaté. Ceci doit être tout à fait clair entre nous car ce que je dis n’engage ni mes collègues du groupe des conseillers socialistes, ni le PS et encore moins le collège. Je pense d’ailleurs qu’en toute logique le collège ne devrait pas défendre la même position que la mienne. J’imagine que s’il avait voulu défendre l’abstention, la non-participation ou le « non », il aurait laissé s’enclencher la procédure de la consultation populaire d’initiative citoyenne puis procédé à un recomptage des signatures. Bref, il aurait gagné du temps. Or ce n’est pas ce qu’il a fait. Il a, au contraire, opté pour une consultation d’initiative communale. Et on imagine mal un collège quel qu’il soit venir sous les feux de la rampe solliciter de sa population et d’initiative un avis négatif sur un titre européen de prestige.


On ne peut donc pas dire que les autorités de la ville n’ont pas entendu l’appel citoyen. Personnellement, je le répète, je suis favorable à la consultation populaire sur la question précise soutenue par les 22 000 Liégeois-es. Avec la seule petite réserve que j’aurais trouvé plus normal de laisser aller la procédure de la consultation populaire d’initiative citoyenne. Mais fallait-il pour cette nuance rompre l’unanimité du Conseil ? Non, assurément. Pour autant, il n’y a, je crois, aucune ambigüité sur le sujet de ma part. Le titre de votre post (« Quand un OUI voté à l’unanimité cache des NON mal déguisés ») prête à confusion. On peut recueillir l’unanimité sur le principe de consulter la population et exprimer – avouez-le, de manière fort peu déguisée tout de même – une opinion négative sur l’objet du référendum.


Par ailleurs, il ne s’agit pour personne de prêcher contre sa ville, ses artistes et son milieu culturel. Ce serait un comble ! Je partage, Monsieur Ancion, votre admiration pour ce que le collectif à réalisé comme prouesse citoyenne. Il me semble que si nous visons probablement le même objectif de rehausser notre politique culturelle, nos positions divergent sur le plan des moyens. En prenant publiquement cette position, dont je sais à l’avance qu’elle ne sera pas populaire, j’essaie de faire correctement mon boulot d’élu, c'est-à-dire de faire preuve d’anticipation sur le déroulement des choses – ne dit-on pas d’ailleurs que gouverner c’est prévoir ? [@Raph : désolé, j’avais écrit ceci avant de te lire] – ; ce qui implique bien entendu aussi une évaluation un tant soit peu réaliste de notre propre capacité à influencer le cours des événements vers l’objectif souhaité. Pour moi, il ne faut pas en venir à sacraliser le titre de capitale européenne de la culture. D’autres initiatives de dimension internationale sont possibles à Liège à l’horizon 2015. Certaines moins coûteuses, certaines moins contraignantes du point de vue timing et certaines plus originales. Car si, comme je le crains, nous n’obtenons pas la capitale européenne de la culture, une grande partie des efforts déployés l’aura été en vain et il faudra reprendre tout à zéro dans un rapport de force moins favorable face à la Communauté française.


Selon mon point de vue, la ville serait dans une meilleure posture si la question avait été plus ouverte. Si nous avions par exemple demandé quelque chose comme: « Souhaitez-vous que la ville de Liège organise un événement culturel majeur, multi-disciplinaire et de dimension internationale en 2015 ? », nous ne serions pas enfermé dans un carcan aussi étroit. Mais ce regret est inutile. Il est trop tard. Il faut maintenant s’en tenir à la question posée et uniquement à celle-là.


Pour le coup, ce seront donc les Liégeoises et les Liégeois, et non plus le Conseil qui les représente, qui nous diront dans quel sens trancher la question. La question qui sera posée devra être celle posée par l’appel citoyen : « Souhaitez-vous que Liège dépose sa candidature au titre de capitale européenne de la culture en 2015 ? ». Quel que soit le résultat, le collège et le Conseil auront le devoir moral, plus que juridique, de se plier à la volonté populaire. Mais pour qu’elle puisse s’exprimer de manière informée, je crois qu’il faut accepter que les deux positions continuent à dialoguer et à se confronter. Dans ce contexte, je pense qu’il n’est pas démocratiquement malsain qu’un conseiller communal fasse œuvre de transparence, explique comment il va voter et pourquoi. Sur la forme, je pense l’avoir fait avec modération et en acceptant de reconnaître qu’aucun de mes arguments n’est décisif et définitif. Ils n’invalident en aucune manière le raisonnement de ceux qui souhaitent déposer la candidature de la ville. En théorie, on peut toujours résoudre l’équation des 5 mots en « è » et solutionner la question du projet, du porteur de projet, du budget, des relais et des délais. En pratique, j’ai plus de doutes. Même si nous n’en sommes qu’à l’étape des pré-projets, nous sommes par rapport à nos concurrents largement en retard (voir www.mons2015.eu).


Mes craintes concernant les délais sont aussi motivées par ma petite expérience personnelle. En 2004, j’ai eu l’occasion de diriger un programme de 80 journées d’activités culturelles, artistiques et scientifiques réparties sur l’ensemble de la Communauté Française. C’était à l’occasion de la commémoration des 40 ans de la convention bilatérale belgo-marocaine de recrutement des travailleurs. Autant dire que c’était un événement de taille microscopique face à l’organisation d’une capitale européenne de la culture. Cet événement m’a néanmoins conduit à programmer des expositions de photos, des pièces de théâtres, des journées consacrées au documentaire et à la fiction, des activités tournées vers la situation des femmes, des concerts, deux one-man show, une soirée d’ouverture au Palais des Beaux Arts à Bruxelles qui a rassemblé 2000 personnes une soirée de clôture qui en rassemblé près de la moitié, etc. Au total, l’organisation de cet événement m’a pris deux années de travail bénévole acharné en plus du travail d’une dizaine d’autres administrateurs bénévoles et de deux professionnels engagés à temps plein. Je mesure donc très bien le type d’énergie qu’il faut mobiliser pour réaliser un projet dont l’ampleur correspond à un budget de 100 millions €. Il est certain que la préparation ne peut être le fait que d’une équipe professionnelle de plusieurs personnes qui consacrent tout leur temps et toute leur énergie à cela.


Avec cette consultation populaire, je crois que nous pouvons tous nous réjouir de l’ambition retrouvée d’une génération entière de jeunes Liégeois-es. Mais, Liège a subi suffisamment de revers, pour savoir qu’il ne suffit pas de proclamer son ambition urbi et orbi pour que le redressement advienne. Retrouver une place en vue sur la scène internationale en matière culturelle, artistique, éducative, sportive, etc., nécessite de prendre appui sur un environnement politique, administratif, budgétaire, financier, économique et social solide. Il suffit de penser ici au type de sponsoring privé qui peut être mobilisé à Liège. On vient de voir avec le rabotage de la contribution d’Ethias dans l’expo Delvaux que le capitalisme liégeois n’est pas encore prêt de sauver la création et que la crise financière fragilise encore plus fort les villes moyennes en cours de redéploiement. Même si des avancées importantes ont été engrangées ces dernières années par les pouvoirs publics, nous sommes encore fragiles. Et, si on peut commencer progressivement à retrouver des ambitions, c’est aussi parce qu’une génération de décideurs a pris sur elle de travailler avec sérieux et abnégation à l’assainissement des finances de la ville et à son redressement. Il faut pouvoir reconnaître le rôle de ces acteurs au premier rang desquels figure notre actuel bourgmestre.


J’en viens à présent à votre interpellation qui est sans doute la plus directement provocatrice : quels sont mes projets culturels ? Vous croyez déceler une contradiction dans mon propos lorsque je plaide pour une augmentation linéaire des budgets culturels dans la période 2009-2015 sans en préciser l’affectation. Personnellement, je n’y vois pas de contradiction. Un événement one-shot comme la capitale culturelle européenne repose sur la définition préalable d’un axe de travail ou d’une thématique précise. C’est autour d’un concept qu’une ville se rassemble et fédère ses acteurs culturels pour projeter dans l’espace européen une certaine idée d’elle-même. Pour qu’il soit porteur et porté, le projet d’une ville doit tendre vers la déclinaison la plus fidèle de son identité. Pour dire les choses platement, Liège aurait bien du mal, même avec la meilleure volonté du monde, à se présenter comme l’avant-garde de la révolution post-industrielle ou du post-modernisme. Construire un dossier de capitale européenne de la culture implique des choix artistiques, esthétiques, mais aussi institutionnels. Cela sous-entend donc aussi l’exclusion d’options rivales. Autrement dit, ce n’est pas toute la production culturelle ni tous les acteurs culturels d’une ville qui sont concernés mais une sélection plus ou moins large. Certes, tout le monde pourra participer, mais tout le monde ne pourra pas décrocher les budgets espérés. Par contre, dans la démarche graduelle que j’évoque, il ne s’agit pas de rassembler sur un thème précis, mais d’augmenter nos dépenses de fonctionnement et d’investissement de manière constante de 2009 à 2014 mais autour de principes directeurs, bref d’étoffer notre politique culturelle sur base de l’existant et, au bout du compte, organiser un événement d’ampleur internationale. De mon point de vue, celui devrait être moins lourd budgétairement que les chiffres cités plus haut et, surtout, conçu dans la perspective d’une pérennisation. A ce sujet, je prends note au passage du scepticisme de certains collègues de l’opposition par rapport à une politique qui miserait excessivement sur l’événementiel (Alain Leens, « La culture à Liège. Analyse critique, partiale et prospective », Liège Septembre 2008).


Concernant notre politique culturelle, je partage de nombreux arguments, réflexions et propositions avancés tantôt par l’échevin de la culture (dont je ne suis pas toujours bien certain qu’on mesure tout le travail de fond qu’il mène depuis le début de la législature), tantôt par des collectifs comme celui de Liège 2015 et tantôt par d’autres intervenants. D’autres l’ont dit. Je les rejoins : la politique culturelle de la ville pourrait, c’est vrai, constituer une sorte d’aiguillon symbolique du redressement liégeois. Comment ? Au-delà de ce qui est proposé par le collège dans les actions prioritaires du projet de ville 2007-2015, ma préférence personnelle, puisque c’est sur cela que vous m’interrogez, irait vers une dynamisation de notre action culturelle autour de quelques grands principes (non exhaustifs):


- L’internationalisation : encourager les initiatives de mise en réseau transfrontalière et internationale. Personnellement, je souhaiterais par exemple (et ce n’est qu’un petit exemple parmi d’autres) qu’on soutienne davantage les résidences d’artistes de créateurs originaires de pays où la liberté et les droits humains sont menacés. J’ai eu l’occasion d’y réfléchir avec des amis algériens durant les années noires du terrorisme dans ce pays. Je sais ce que cela pourrait nous ouvrir comme horizons de fraternité avec le reste du monde et ce que cela pourrait apporter comme force de libération aux sociétés soumises à l’autoritarisme. Quand on sait que notre ville a été choisie pour accueillir le monument national à la Résistance, je me dis que la résistance, ça a encore du sens aujourd’hui aux quatre coins de la planète et que nous devons nous associer encore plus aux combats pour la dignité des êtres humains menés dans le reste du monde.

- L’interculturalisation : celle-ci est liée à la première dimension. Je pourrais écrire des pages entières sur ce sujet. Mais je me limiterai à dire qu’inscrire cette perspective dans nos politiques culturelles comme nous le faisons pour la première fois sous cette législature est fondamental. L’échevin Hupkens se bat pour que l’interculturel ne soit pas un sous-secteur de la culture réservé à des populations ghettoïsées et dont les cultures sont folklorisées. L’interculturalisation est une démarche pertinente pour l’ensemble du secteur de la création.

- La régénération urbaine : la ville en tant qu’espace territorial et humain doit être réinterrogée. Notre ville est malade d’une fusion des communes mal digérée. Redéployer la culture à l’échelle de la communauté urbaine, notamment par la création d’un centre culturel régional serait déjà une étape intéressante. Réfléchir à la participation des habitants des quartiers vulnérables et à leur place dans les politiques culturelles comme nous souhaitons le faire à travers le projet de Charte de coopération culturelle est une autre voie. A l'heure, où nous sommes engagés dans une réflexion sur de nouveaux grands chantiers (Médiacité, Droixhe, Esplanade de la Gare des Guillemins, Grand Curtius, Emulation, etc.), il n'est pas inutile de mieux comprendre ce que nous plaçons comme identité culturelle dans la brique, et ce que nous plaçons comme briques dans notre identité culturelle.

- La démocratisation : le collectif Liège 2015 peut légitimement se targuer d’avoir contribué à secouer le dossier des liens entre culture et démocratie. Je n’en dirai pas plus. Mais c’est un énorme chantier qui ne fait que commencer.

- Une attention renouvelée à l’implémentation : les objectifs les plus louables sont tributaires des conditions de leur mise en œuvre. Il faut donc en parallèle continuer à réfléchir à des questions complémentaires comme l’accessibilité des infrastructures, leur financement, leur entretien, leur rénovation, la nécessaire transversalité de la politique culturelle, les conditions de financement, les lieux de valorisation du travail des artistes, les articulations entre culture d’excellence et culture populaire, etc.


Sur base de ces éléments, on pourrait, me semble-t-il, dériver des thématiques et des projets sur l’univers de la ville, l’universalité de la ville et l’universel dans la ville. Mais bon, je ne fais qu’exprimer ici un tropisme personnel. Comme je l’ai dit plus haut, rédiger un projet de haut niveau pour une capitale européenne de la culture ne peut être que le fruit du travail d’une équipe de professionnels de haut niveau entièrement consacrés à la tâche.


J’en viens finalement à ma place au sein de la commission culture et interculturalité. Vous me demandez, ni plus ni moins, de me démettre de ladite commission, qui est, je le rappelle au passage, une commission permanente du Conseil. Je n’en reviens toujours pas qu’un homme de culture puisse formuler de tels arguments. Et j’ai le plus grand mal à comprendre comment d’autres militants du collectif peuvent se laisser aller à glisser sur cette pente. Mais, nô didjo, quelle est cette conception de la démocratie au nom de laquelle vous parlez ! Ce que vous racontez manque de pertinence. Depuis quand est-ce qu’on compose les assemblées représentatives à la carte ? Les mandats au sein de la commission de la culture comme dans toutes les autres commissions sont répartis proportionnellement entre les groupes qui composent le conseil, et dont les membres sont élus au SUFFRAGE UNIVERSEL. Moi aussi, j’aimerais que M. Frérard ne participe plus à la commission du Bourgmestre. Mais il se trouve que plus de 1000 Liégeois ont décidé qu’il devait y être. Que devons-nous faire ? L’éjecter du Conseil. L’interdire de commission ? Allez, soyons sérieux. Cet argument n’a pas de sens, ni sur le fond et encore moins sur le plan procédural. Vous devez en effet traduire l’accord de lundi passé. Par l’implication de la commission de la culture dans le montage du dossier, il faut comprendre qu’elle agira comme une instance de contrôle démocratique. Pour rappel, « Les Commissions du Conseil sont chargées, chacune pour ce qui la concerne, de l’examen des affaires qui sont inscrites à l’ordre du jour du Conseil communal ou qui leur sont soumises par le Collège communal. » (Article 13 du règlement d’ordre intérieur du Conseil communal de Liège). Elle ne sera pas un groupe de travail chargé de faire un brainstorming ou de produire les textes de la fiche et du dossier qui seront soumis au jury de sélection, sauf si l’échevin Hupkens, comme il l’annonce dans La Meuse de vendredi 26 décembre, décide d’ouvrir la commission à toutes les forces vives du milieu artistique et culturel.


En temps normal et en fonction du règlement, les conseillers peuvent, tout au plus, soumettre des points additionnels à l’ordre du jour de la commission. Ceux qui souhaitent contribuer par des textes et des réflexions au montage du projet devront donc s’adresser en direct à l’échevin de la culture et non au président de la commission de la culture. Je les y encourage vivement d’ailleurs. Et rien ne pourra empêcher les « conseillers enthousiastes », comme vous dites, de se faire entendre en commission comme en séance publique du Conseil d’ici au 1er mars.


Pour ma part, j’en resterai là dans ce débat. Croyez-bien, Monsieur Ancion, que mon respect et ma sympathie pour les ardents défenseurs du dossier restent entiers. Et je n’ai nulle intention de faire obstruction à leur belle mobilisation. Toutefois, je ne peux pas me contraindre à partager une conclusion politique à laquelle je ne crois pas. Je ne pense pas que nous seront encore en mesure de l’emporter le 1er juin prochain. Voilà donc. J’ai dit mon point de vue. Il sera probablement minoritaire mais j’ai parlé en conscience. A nos concitoyens à présent de nous dire ce qu’ils en pensent.


Avec l’expression de mes meilleures salutations,


Hassan Bousetta


Commentaire posté par Nicolas Ancion sur son blog (cliquez ici)

Merci, monsieur Bousetta, d'avoir pris le temps de répondre en détail, d'une fort belle façon et votre nom propre. Je comprends mieux le fonctionnement de la commission culture à présent. Je m'étonne tout de même que, puisque votre groupe politique soutient la candidature officiellement à présent, vous puissiez adopter une position "en retrait" dans cette commission. Ce n'est pas avec cette attitude que l'on gagne un combat mais j'ai bien compris que vous n'avez pas l'ambition de le remporter, vous êtes si bien persuadé que nous allons échouer, que vous préférer ne pas vous lancer dans l'aventure. Il y a des jours où l'Echevin de la Culture doit se sentir seul...
Merci d'avoir également présenté, en termes fort politiques et abstraits, malheureusement, votre projet culturel. Je préfère les listes concrètes et les accumulations d'idées, mais chacun est libre d'adopter le ton qui lui convient.
Vous me donnez l'envie de commencer à lancer quelques idées sur ce blog et ailleurs pour lancer des pistes concrètes pour que le projet ne soit pas un simple procès de bonnes intentions ;-)
Bonne soirée à vous et bonne chance pour la suite de votre combat. Pour celui-ci, vous nous l'avez bien expliqué, nous devrons faire sans vous.

Ecrit par : Nicolas Ancion | 28/12/2008

Sans moi cette fois ci, mais je ne désespère pas de vous retrouver dans tous les cas après le 1er juin. S'il faut reprendre les choses à zéro en cas de défaite, nous les reprendrons ensemble. Si j'ai eu tort et que Liège l'emporte, il me restera encore l'art-haha-kiri
HB

Ecrit par : Hassan Bousetta | 28/12/2008

4 commentaires:

The Mole a dit…

Cher Hassan, tu écris: "si, comme je le crains, nous n’obtenons pas la capitale européenne de la culture, une grande partie des efforts déployés l’aura été en vain"... Et tu te trompes lourdement! Je t'invite à consulter tes collègues de Bordeaux sur l'effet vivifiant de leur candidature déçue, face à Marseille. Pendant des mois, la culture est redevenue un des principaux enjeux de la politique locale. Le vivier créatif bordelais s'en est trouvé considérablement dopé... Bordeaux a perdu (elle n'a pas le titre), mais elle a gagné (elle en sort avec un tissu culturel sacrément revivifié).

C'est tout le pari de la logique de concurrence prônée par l'Europe... Saine émulation que la majorité PS-CDH a voulu contourner en s'accrochant à la candidature unique de Mons.

Mon pays, l'Espagne, suit au contraire la voie de la saine concurrence avec pas moins de 16 villes candidates, pour 2016. Vivifiant, non?

Avoue, cher Hassan, que la "candidature unique", ça sonne très stalino-maoïste... Sérieusement, je m'inquiète quand de sains principes démocratiques sont détournés sous prétexte de pragmatisme politique.

Je me réjouis du revirement (tardif) des autorités communales. Et je sais que tu sera de ceux qui veilleront à alimenter le débat. Il y a, à mon sens, plus à gagner dans la démarche de candidature que dans l'octroi du titre: rendre à la culture et aux créateurs (pas seulement institutionnels) la place qui leur revient dans la cité. Ils contribuent, plus qu'on ne le pense, au "vivre ensemble". Leur confisquer le débat sur 2015, et plus fondamentalement la place de la culture dans notre quotidien, c'était gravement porter atteinte à l'intérêt de la cité.

Nicolas Ancion a dit…

De retour de San Sebastian, une des 16 candidates pour le statut en 2016, je ne peux qu'abonder dans le sens de The Mole. Sans concurrence et sans débat, c'est tout simplement le sens des choses qui fout le camp.
Ce ne sera pas le cas, cette fois-ci, et on ne peut que s'en réjouir !

Bousetta a dit…

@The Mole,
L'argument que tu évoques m'était parfaitement connu au moment où j'ai écrit ces lignes. Il y a en effet des exemples très réussis de reconversion d'un dossier de candidature en dynamique culturelle autonome. Je ne sais pas trop si c'est le cas pour Bordeaux. Il me semble que Bordeaux a aussi souffert de beaucoup de tergiversations dans le montage de son dossier et, selon ce que j'ai pu lire, continue à manquer un peu de vision cohérente. Par contre, on dit que Cologne et Belfast ont particulièrement bien rebondit après leur échec. Et c'est tant mieux. Mais je ne pense pas devoir retirer l'idée qu'on devra à Liège repartir à zéro ou presque et dans un rapport de force défavorable avec la CF si le projet n'aboutit pas le 1er juin prochain.

Pour une raison simple. La plupart des villes entament le montage de leur dossier des années à l'avance et commencent souvent très tôt à produire de la mise en cohérence et de la mise en réseau. Ici, on va devoir passer deux mois de folie (janvier et février 2009) pour tenter de répondre dans l'urgence à des questions de base. Quelle thématique? Quel portage institutionnel? Quelle construction budgétaire? Quels partenariats avec l'Eurégio?

Je crains que notre dossier ne finisse par être bourré de bonnes intentions faute d'avoir eu le temps de mettre en place toute la machinerie suffisante. Pour le dire autrement, j'ai peur qu'on ne se soit lancé les yeux fermés. En même temps, je peux aussi comprendre que ceci ne fasse pas du tout peur à .... "The Mole" :-).

Pour le reste, je suis assez d'accord avec toi même s'il faut dire enfin qu'il y aura aussi de la concurrence du côté des villes flamandes. Et si on s'attend à ce que la concurrence voulue par l'UE soit moins rude avec les villes du Nord du pays, ce sera uniquement dû à ..... un accord politique.

Nicolas Ancion a dit…

Juste une petite question au passage : quand on voit les résultats de votre sondage, il semble que vos lecteurs jugent bon de s'exprimer le 22 et de soutenir le projet. Est-ce que l'avis de votre "base" et de votre entourage pourrait changer votre position ? Ce serait un bel exemple de loyauté politique, non pas envers le haut (ça, les exemples sont légion) mais vers le bas (ce qui est beaucoup plus rare).